mercredi 17 décembre 2014

Le grand ras-le-bol des amis des drones

L'ANADro - association nationale des amis des drones - interpelle publiquement le gouvernement dans une tribune publiée cette semaine dans l'hebdomadaire Vapeurs Actuelles. Face à la multiplication de nuisances contre les drones, elle demande un positionnement clair de l'Etat et une vraie législation pour protéger les drones. Dernière source d'inquiétude : la mise au point par les chinois d'un laser anti-drones.
Leur porte-parole, Gaspard Holparolle, nous dresse l'inventaire de leurs griefs.


BSA-SFP : comment est née cette association?
Elle est née de façon assez spontanée par agrégation de plusieurs collectifs en régions, ulcérés par la prolifération sauvage des éoliennes dans les campagnes, qui occasionnent des dégâts considérables dans la population de DAACG et les DDRR (* NDLR : DAACG drones d'appui aérien pour la chasse au gibier, DDRR drones de détection de radars routiers). Nous demandons depuis 2009 le démantèlement de ces installations autant désastreuses pour notre environnement que pour nos drones, mais à ce jour nous ne sommes toujours pas entendus.


BSA-SFP : les drones ne peuvent-ils pas être mieux programmés pour éviter ces sources de danger?
Bien sûr, mais la technologie ne peut pas tout ! Le problème, c'est que le ciel est devenu un espace de non-droit !
Prenez par exemple les drones qui protègent l'espace aérien, et qui malgré tout manquent à chaque instant de se faire détruire par les appareils qui n'ont que faire d'appareils plus petits qu'eux.
On peut trouver des exemples de ce genre d'incidents dans quasiment toutes les familles de drones.


BSA-SFP : vous demandez à la fois l'intervention de l'Etat, un durcissement de certaines réglementations, et un allègement de certaines autres. Pouvez-vous nous éclairer?
En fait c'est le monde à l'envers : avec les contraintes au sol on a le droit de rien faire, et en l'air c'est l'anarchie. Au sol ça ne s'arrange pas : les réglementations deviennent chaque jour plus contraignantes, ubuesques. Aujourd'hui les centrales nucléaires, demain les maisons des particuliers. A ce rythme on ne pourra bientôt plus rien survoler !



"Nous serons prêts à nous mobiliser en réalisant des actions spectaculaires et des rassemblements de grande ampleur"



BSA-SFP : la mise au point par les chinois d'un laser anti-drones vous fait-elle peur?
Bien entendu, ça, c'est la cerise sur le ponpon ! S'ils se mettent à en produire en masse et les mettre en vente aux particuliers, ce sera l'apocalypse au dessus de nos têtes. Nous demandons à l'Etat d'interdire au plus vite la vente de ces appareils dangereux, mais pour le moment nous n'avons pas d'écoute.
Le gouvernement est averti que si nous ne sommes pas entendus, nous serons prêts à nous mobiliser en réalisant des actions spectaculaires et des rassemblements de grande ampleur, comme par exemple des opérations escargot dans les couloirs aériens les plus fréquentés de l'espace européen.


BSA-SFP : estimez-vous être victimes du lobby écologiste?
Oui nous nous interrogeons sur d'éventuels bâtons dans les roues de la part des écolo-technocrates.
Nous leur faisons sans doute peur. Les écologistes n'ont pas le monopole de l'environnement, même s'ils verrouillent le débat. Depuis 2009, nous demandons à obtenir le statut d'association reconnue d'utilité publique, mais là encore, nous parlons dans le vide. Nous vous rappelons pourtant qu'avec le recul de la biodiversité, les drones deviennent un élément essentiel de régulation de la faune dans nombres d'écosystèmes.

Demain si le réchauffement climatique se confirme, seuls les drones seront capable de survivre dans certains milieux de la planète. Peut-on se payer le luxe de se passer d'eux?


Propos recueillis par © BSA-SFP

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